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Monthly Archives: septembre 2009

Est-ce que ne pas être né, c’est comme être mort?

Euh, si vous pouviez argumenter un peu, ça me ferait de la lecture.

Je me demande si le monde n’est pas coupé en deux, avec d’un côté, les méchants chercheurs qui veulent nous inoculer un vilain vaccin contre la grippe A pour nous éliminer de la surface de la terre, et de l’autre, les gentils chercheurs qui se font chier à essayer de mettre au point un vaccin contre le sida.
Ou alors, ce serait tous de méchants chercheurs et le futur vaccin contre le sida ne serait en fait destiné qu’à finir le travail commencé par le vaccin contre la grippe A.
Je sais pas vous, mais moi, ça commence à me faire flipper cette affaire parce qu’il n’y a toujours pas de vaccin contre la connerie
Les Tours

Les tours placides sédimentent les solitudes,
Mêlant l’ennui à la gelée fade des luminaires
Que traversent des cris de folie et d’inquiétude
Quand les soirées trop vides raidissent les nerfs.
 
Des enfants de treize ans veulent pourtant s’aimer
Dans les cages puantes et l’écho morne des télés
Qui pose sur leur front des visions effondrées
De lendemains sans été et de tendresse alarmée.
 
Partir, ils en rêvent parfois mais ne peuvent y penser,
Il faudrait que le père ivre et sourd arrête de crier
Sans cesse, pour un rien, juste pour exister
Dans ce monde immobile où nous l’avons oublié.

Pascal

Présence

Des vents mauvais m’ont poussé comme l’étrave aux écueils,
Mes pensées s’éparpillent pareilles à des milliers de feuilles
J’erre dans la conscience, ange maladif, je me suis abimé,
Sans force et sans savoir, dans la main de celui qui m’a fait.
 
Je veux aimer, toujours, ce firmament pourvu qu’il me prenne,
Pour endormir mes gestes ou couler de l’oubli dans mes veines;
Je ne veux plus fuir cette ombre d’Ouest assombrissant les ors
Et qui pèse sur mon corps naufragé qu’écoeurent les aurores.

Pascal

Madame,

Votre dos calme est pareil à la grève de claire opale,
Etoilé de mystères, par le ciel et le temps déposés
Pour que l’oeil s’amuse, ivre au milieu de ce bal
De tâches de beauté que ma fièvre aide à valser.

Pascal

La Rose

Reine du jour, dans la tiédeur où elle balance,
Sa chair incarnat boursouffle sa fragrance.
On la tue souvent pour que palpitent des coeurs
Promis comme elle à de mortelles langueurs.

Pascal

Les Arbres

A quoi pensent les grands arbres quand le vent a cessé,
Que leurs feuilles diaphanes et calmées infusent le silence?
Souffrent-ils encore du ciel qui s’est gonflé de véhémences,
Prient-ils eux aussi, sans un mot, quand le soir va tomber?
 
Souvent, je les entends murmurer des phrases insensées,
Ils donnent des nouvelles à ces voyageurs égarés,
Aveugles et nus dans l’infini d’une éternelle Idée,
Et qui ne savent plus de quoi demain peut être fait.

Pascal

Ton Corps

Ton corps blanc qui s’ouvre est une voie lactée,
Mon esprit par ses charmes est comme constellé,
Et pris par le lent vertige d’une langoureuse danse
Qui lui fait pénétrer l’envers des apparences.
 
Tes yeux mi-clos mouillent d’une marée profonde
Qui roule sur tes reins et qui perle à mon front.
Quand la dernière vague se brisera dans ton cri,
Je serai presque mort sur ton corps alangui.
 
Ivre encore de tout ce que l’amour dévoile,
Pour renaitre, je gouterai ton sein que la mer a salé,
Ta main sur mon bras fera comme un bracelet,
Et nos yeux se fermeront sur un sommeil d’étoiles.

Pascal

Une Belle couillonnade

Oui, je sais à présent pourquoi les poètes qui savent compter
Si souvent enchassent le mot "calice" en véritables orfèvres;
Ils sont sûr ainsi, quand leurs mots nous montent aux lèvres,
Qu’on admire, comme eux, l’éclat divin d’un si beau vers à pieds.

Pascal

Sur le Port

 Des vagues maladives meurent entre les coques indolentes
 Qui disent en se touchant le songe creux d’une paresse mouvante.
 Lassés d’être nus, les mâts dessinent au ciel d’invisibles cercles
 Pour tromper l’ennui qui est sur eux comme un pesant couvercle.
 
 L’horizon blanc vient me souffler des vieilles histoires de mer,
 Des histoires de solitudes graves et de beaux mirages de grèves
 Qui hantent l’oeil et la raison quand les coeurs s’exaspèrent
 D’avoir prié cent fois le bleu pour qu’un bon grain se lève.
 
 Je sais aussi de furieuses tempêtes qui avalent les poupes
 Dans de grands tourbillons verts aspirant la nuit d’encre
 Où se perd le cri fou de celui qui n’a plus de chaloupe
 Pour espérer revoir cette rade où les autres sont à l’ancre.
 
 Toi, tu es comme cette haute mer qui jamais ne se ressemble,
 Dans tes yeux mon amour impuissant peut s’épuiser d’attendre
 Et tu peux le faire sombrer, tout entier, comme bon te semble,
 Si tu ne veux plus me montrer ce port ou je peux te reprendre.

Pascal

La Chatte

Prêtresse taciturne, guetteuse d’âmes fourvoyées
Ses yeux fendus par une lame sont des agates vives
Piquées d’éclats changeants, nombreux et possédés
D’arcanes qu’elle protège sous des paupières pensives.

Parfois, je la vois qui s’élance pour croiser le vol
D’un oiseau foudroyé dont l’aile rougie s’est affalée;
Alors, elle me regarde comme si j’étais une idole
Et m’offre le présent de l’innocence et de la cruauté.

Pascal

La Pluie

Tendu par cent mille filins de zinc,
Le ciel gris est une voile sans galbe
Qui pousse ma paresse formidable
Vers des bords crasseux et indistincts.

Au jardin vide, les roses pèsent sans odeurs,
Les Sphinx, ivres de lourdeurs, vacillent
Avant de s’affaler dans une dernière vrille
Qui les jette à la flaque au mépris des couleurs.

Mon corps engourdi voudrait se blottir
Pour que je lui fabrique un doux rêve,
Colorié de bleus et d’ambres de grève
Et, où l’on entend le ressac et des rires.
Il pleut…

Pascal

A mon Père

Au fond de ma mémoire, mon rire est un soleil noyé
Il ne réchauffe plus ton épaule dans l’aube ravissante
Où tu me portais pour un galop rayonnant d’innocence,
Cavalier invaincu et superbe, j’avais le monde à tes pieds.
 
Ta voix familière s’est tue et ton visage presque s’efface
Tu pars, une fois de plus, vers de mauvaises brumes
Qui m’empêchent de t’appeler pour que la vie s’exhume,
Et que mon rire sauvé s’ébroue jusqu’au fond de l’espace.

Pascal

Le Baiser Matinal

Sur les herbes noires, de frêles graminées allument des flammèches
Eclairant mon oeil rêveur qui s’emplit, peu à peu, des tièdes paleurs
De la journée nouvelle. Elle aura, bientôt, la blondeur des pêches
Grosses d’une pulpe au jus frais qui pare le jour d’invisibles couleurs.

Sans un mot, tu as mis sur ma joue un baiser mouillé comme une fleur
Qui sort de l’ombre pour s’éclabousser encore d’une folle espérance;
Sa corolle est profonde, mon âme s’y penche pour écouter ton coeur
Battant avec le mien pour une aube vierge qui cherche sa substance.

Pascal

Vision d’Automne

Elle danse et tourne, un peu Gitane, peut-être folle,
Elle ne dit rien mais son beau regard est singulier
Car il tire de mon coeur le ruban sombre des regrets
Et me donne l’oubli mieux que le meilleur alcool.

Sous le ciel possédé de son jupon qui s’élève,
Je vois s’envoler un bel ange noir qui frissonne
Emplissant ma raison du plus vivant des rêves
Eclairé par des seins blancs de païenne Madone.

Elle me quitte toujours quand mon corps la veut,
Son sourire dit non pour que je retourne à la vie,
Elle pose sur mes lèvres un doigt qui scelle mes aveux
Et sur ma tempe, un onguent fait de menthe et d’orties.

Pascal

Je veux…

Je veux offrir au large mon visage comme une douce étrave,
Les embruns brumisant mes idées trop anciennes,
Suivre ces oiseaux qui plongent dans la mer et s’en gavent
Et revenir aux nuages qui filtrent l’or comme une divine persienne.
 
Funambule joyeux, j’irai, accroché à trois rayons de nuit
De clocher en clocher suintant de lueurs bleutées,
Je  nagerai jusqu’à la lune pour lui sourire et l’aimer,
Et la prendre comme une femme qui me dirait oui.
 
Je veux visiter des palais antiques faits de ruines et d’oubli
En humant bien fort le parfum du silence qui épice la nuit,
Y rencontrer des ombres jolies qui me parleraient de la vie
Pour que je m’endorme, sage, dans mon rêve accompli.

Pascal

Liban

Le ciel est dévoré par un grand soleil féroce
Qui polit l’eau du Lac comme une glace
Pour que Dieu puisse y contempler sa face
Et voir que son dos porte bien une bosse.
 
Des essaims de mitraille butinent encore des corps,
Trouve-t-on toujours le miel au tragique Liban?
Le feu des assassins brule aux yeux des combattants
Qui nourrissent leur foi avec le coeur de morts.

Pascal

Lui

Il n’y a que dans tes yeux que je crois me reconnaitre,
Et toi aussi, tu veux pouvoir penser que je te vois peut-être.
Alors, nous nous enlaçons pour protéger cet Etre,
Né de nos espoir jumeaux et nos deux volonté d’être.
 
Cet enfant chimérique vit entre nos corps qu’on dénude
Pour pouvoir honorer son esprit comme une certitude.
Nous le blessons, parfois, quand nos mots sont plus rudes,
Et nous savons qu’il peut mourir épuisé d’habitudes.
 
Sans lui, il n’y a plus que de pauvres coeurs en deuil
Qui n’ont plus pour être que la vanité ou l’orgueil,
Et qui connaissent le vide impensé où la raison s’effeuille.
 
Quelques uns survivent mais en eux plus rien ne palpite,
Ils oublient qui ils sont au fil des jours qui délitent
Leurs yeux déjà clos et le monde qu’ils habitent.

Pascal

La Guêpe

Tandis qu’au bord du verre une guêpe gracile s’arcboute,
Pour aller suçoter, d’un vin grenat, les dernières gouttes,
Mes sens engourdis rêvent d’un été qui ne meurt jamais
Et d’un azur sans fin où se perdent les insectes enivrés.
 
Au ciel, de gros nuages blancs me montrent de belles figures
D’hommes, de femmes ou d’animaux qui changent d’allure.
Mais, déjà, ce beau jour s’étire et le bleu tourne à l’ambre,
Je me souviens que les fleurs fanent aux tables de septembre.

Pascal

Impro

Les notes qui tremblent au dessus de mon vieux piano droit
Vont au delà du jour vers un monde qui n’est pas un endroit,
Là, pas de géométrie, de demains ou de nostalgiques avants,
Elles vont sans gêner le silence dans le premier désir des Temps.
 
Elles me reviennent en plein coeur après ce voyage éthéré
Comme si elles n’avaient pu trouver, là-bas, ce havre magnifique
Qui devrait donner au monde le la et sa divine rythmique
Pour que nous n’ayons plus à chanter le désespoir d’aimer.

Pascal

Un jour…

J’ai perdu ma balle dans un bosquet de mousseux hortensias
Qui dégorgeaient des parme écoeurants et des mauves livides.
J’y mis mon museau, c’est la pensée de l’ombre que je sentis là,
Elle cognait dans ma poitrine pour que ma raison s’évide.
 
Au dessus de mon dos, l’oeil d’un merle brillait de l’incarnat
De fruits lustrés et propres comme de petits coeurs confits,
J’avais oublié la belle clameur du jour et pourquoi j’étais là;
Mon ventre battait bien fort au clair appel de la sauvagerie.

Pascal

Les boules

Ils chipent à la lumière quelques rayons métalliques
Pour qu’éclatent le carreau et les fières mimiques
Puis, ils s’arrêtent en cahotant parmi les pierres inertes,
Sous de tranquilles tilleuls exhalant des langueurs vertes.
 
On aperçoit souvent, de ces astres déchus, la chiffe cajoleuse
Qui va les revernir et ranimer encore leur face lumineuse.
Ils s’éteindront, pourtant, plein de la mémoire des paumes
Quand, à la table, les verres seront emplis d’hydrolat jaune.

Pascal

Chaleurs

Chaque forme épuisée s’éteint dans l’air incandescent
Qui crépite d’insectes comme un feu de la Saint Jean.
Ma mémoire s’évapore dans l’exsudat de mes tempes perlées;
Suis-je encore ici? Ne suis-je plus déjà qu’un rêve rêvé?
 
En moi, je ne veux que ce ruisseau couvert d’ombres fraiches,
Bien loin de ces blés immobiles allumés comme des mèches
Et qui mettent le feu à ma patience au beau milieu du jour
Où j’espère un bon souffle froid refaisant mes contours.

Pascal

Ra

Comme une dernière vague charriant ses astéries,
La  nuit, qui a pâli, reflue en me laissant ici.
Les oiseaux changent le silence en une bouillie de cris
Qui ouvrent un nouvel horizon et mes yeux engourdis.
 
Oui! Il sera bientôt là et je le toucherai de l’index
Pour qu’il réchauffe mon front et mon âme éblouie,
Je m’accrocherai à des rayons qui me hisseront vers lui
Pour sortir un peu du monde en courant vers l’Apex.

Pascal

Midi

Le Soleil s’est assis au zénith en aspirant les ombres,
Il les rendra, tout à l’heure, après avoir bien ri
De nous, pantins stupides aux fils sans nombre,
Qui avons cru pendant une seconde à un temps infini.

Pascal

L’inconnue

Les deux mains posées sur le guidon d’un vélo de Hollande
Elle passe le matin en tirant le ciel comme une toile vierge,
Elle avance sans heurt, ses jambes tour à tour se tendent,
Et ses genoux éclairent mon désir de leur blancheur de cierge.
 
Elle ne regarde rien, elle va, calmement, bienheureuse.  
Son front vaste et beau s’offrant à la fraicheur de l’air,
Elle pédale, gracieuse, et emmène ces roues lumineuses
Qui effleurent l’asphalte pour faire tourner la Terre.

Pascal

Au grenier

Eclairé faiblement par la pauvre clarté d’une lucarne myope,
J’étais assis dans un large fauteuil sans âge et bien pelé,
J’y inventais un étrange alphabet peu soucieux de l’azertyuiop
Qui me faisait devenir les choses à peine les avais-je nommées.
 
Un cheval à bascule dont l’oeil peint regardait au delà de l’ennui
Portait un clown figé dans l’inlassable idée de son enfant perdu,
Celui qui le jetait au plafond en riant, soudain, en plein après-midi,
Puis qui le serrait d’un amour ravi et, qu’un jour, il n’a plus vu.

Pascal

Deux soeurs

L’une a le ventre chaud rayonnant comme un astre,
Elle est Mère des choses et maitresse des amants.
L’autre a des yeux de porcelaine; ils sont ivoire et blancs
Quand ils dardent l’inquiétude et inventent des désastres.
 
Pour les désespérés, la belle est une naine blanche,
Ils aiment tout de l’autre, son défaut à la hanche
Qui la fait claudiquer et sa froideur de pierre;
Ils veulent à jamais s’assoupir dans sa noire lumière.

 

Soeurs, elles valsent ensemble sans se lâcher la main.
Avec leurs cheveux mêlés nous brodons notre destin
Sur ces jupons immenses qui tournent sur nos têtes;
Ils unissent le jour à notre nuit et rien ne les arrête.

Pascal

Je vais

Je vais, avec en équilibre sur mon coeur entêté
Comme un vide limpide où le monde se mire,
Laissant, là, la lumière ou de sombres pensées
Qui m’invitent à l’aimer autant qu’à le maudire…

Je suis perdu, déjà, sur mon propre chemin,
Quand je m’y rencontre, je suis déjà un autre,
Funambule titubant qui doit tendre les mains
Pour espérer toucher la vérité des vôtres

Pascal

Ton absence

Dans ce rêve fou né de nos corps désunis,
Tour à tour souriants ou moqueurs, des anges,
Bons ou fâcheux, soufflent la joie et la folie,
Bercent mon coeur ou le jettent à la fange.

J’y vois tes yeux qui ne croient qu’à mes yeux
Mais ton corsage plein est celui d’une garce,
Je vais, insouciant, jusqu’au fronton des cieux
Et je chute bientôt car aimer n’est qu’une farce.

L’espace qui te prend me dissout peu à peu,
Et je ne suis déjà plus qu’un vertige incertain;
Empoisonné d’amour jusqu’au bout des cheveux,
Je réclame mon corps au souvenir de tes mains.

Pascal

La pente

Déchu, le soleil consumé roule sur sa pente…
Pour que le temps s’étire et continuer nos jeux
Nous invoquons des soirs aux horizons de feu
Où nous boirons le sang des clartés finissantes.

Il traversera des jours de rouille éclaboussés,
Pour mêler sa pâleur à la noirceur des ombres
D’une forêt calcinée par la froidure qui tombe
En posant sur nos songes le linceul de l’Eté.

Pour revivre, pareil à cet oiseau fabuleux,
Il s’emplira des chants de la terre endormie
Où traine mon âme qui se languit d’être éblouie
Par sa face souveraine auréolée de bleu.

Pascal

Voyage

Le ciel promène son ventre tiède sur la plaine qui fume,
Dessinant sous mes yeux une mer sans écume.
Un insecte en passant, parfois, dans un rayon s’allume.
Me voilà en partance entre Terre et firmament,
Je découvrirai, en rêvant, là où nous sommes et quand.

Pascal

                                                                                      

Death Zone

 
Toi, tu es la fille perdue des vents agonisant,
Le songe creux des yeux vides aux lits froids,
Cette maitresse diaphane aux baisers flétrissant;
Tu danses en équilibre et tu es mère de l’effroi.
 
Moi, je vais à ta rencontre aveuglé par ton chant
En invoquant le fol oubli dans un sourire solaire
Qui te paie sans mots dire la blancheur de ses dents
Pour que règne éclatante la noirceur de tes suaires.
 
Pascal

Tu dors…

Tes paupières sont enceintes d’astres convulsés,
Hantés de mythes fous et d’amours possédées
Qui lèvent ta poitrine comme une mer anxieuse
Voulant se libérer de profondeurs affreuses.

Je suis là, près de toi, perdu dans ma béance,
Souffrant éperdument des poisons du silence
Trop plein de l’écho des fracas de ce monde
Où l’Homme et la Bête toujours se confondent.

J’aimerais t’éveiller pour te montrer l’interstice
Et aller vers ce lieu où les coeurs s’emplissent
D’insoucieuses clartés et de chants murmurés
Par des dieux rieurs épris d’une sage liberté.

Pascal

Un écho de Babel

Ton corps ondule, mémoire des élans maritimes,
Je ne suis plus qu’un nageur désirant cet abime
Qu’ouvrent tes jambes comme un sombre calice
Que je porte à ma bouche pour en boire les délices.
 
Les draps, sous toi, sont comme le pétale d’un lys,
Nos lèvres se cherchent pour sceller la blessure antique,
Cette conscience amère, brulante comme un supplice
Que nous voulons éteindre au coeur d’un corps unique.
 
Bientôt, j’irai en toi pour semer une volée d’étoiles
Qui parera ton front apaisé d’une rosée limpide
Comme le diadème d’une reine dénudée de tout voile.
Alors, tu régneras sur ma nuit en t’abreuvant du vide.

Pascal