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Monthly Archives: septembre 2006

Quiconque a regardé le soleil fixement
Croit voir devant ses yeux voler obstinément
Autour de lui, dans l’air, une tache livide.
 
Ainsi, tout jeune encore et plus audacieux,
Sur la gloire un instant j’osai fixer les yeux:
Un point noir est resté dans mon regard avide.

Depuis, mêlée à tout comme un signe de deuil,
Partout, sur quelque endroit que s’arrête mon oeil,
Je la vois auusi se poser la tache noire! –

Quoi, toujours? Entre moi sans cesse et le bonheur!
Oh! C’est que l’aigle seul – Malheur à nous, malheur! –
Contemple impunément le Soleil et la Gloire.

                    Gérard de Nerval  Les Petits Châteaux de Bohême

Je ne vais pas toujours seul au fond de moi-même
Et j’entraine avec moi plus d’un être vivant.
Ceux qui seront entrés dans mes froides cavernes
Sont-ils sûrs d’en sortir même pour un moment?
J’entasse dans ma nuit, comme un vaisseau qui sombre
Pêle-mêle, les passagers et les marins,
Et j’éteins la lumière aux yeux, dans les cabines,
Je me fais des amis des grandes profondeurs.

                      Jules Supervielle Les Amis inconnus

Le temps des végétaux se résout à leur espace, à l’espace qu’ils occupent peu à peu, remplissant un canevas sans doute à jamais déterminé. lorsque c’est fini, alors la lassitude les prend, et c’est le drame d’une certaine saison.
Comme le développement des cristaux: une volonté de formation, et l’impossibilité de se former autrement que d’une manière.

Francis Ponge Le parti pris des choses


C’est à cause de la parole que les hommes donnent l’illusion d’être libres. S’ils faisaient -sans un mot -ce qu’ils font, on les prendrait pour des robots. En parlant, ils se trompent eux-mêmes, comme ils trompent les autres: en annonçant ce qu’ils vont exécuter, comment pourrait-on penser qu’ils ne sont pas maîtres de leurs actes?

"Tout est démuni d’assise et de substance", je ne me le redis jamais sans ressentir quelque chose qui ressemble au bonheur. L’ennui est qu’il y a une quantité de moments où je ne parviens pas à me le redire…

Cioran. De l’inconvénient d’être né

Je ne cesserai sans doute jamais de m’étonner de la solidité ou de l’imperméabilité psychologique des Hommes; outre les affres ordinaires qui jalonnent leurs existences, ils supportent les deuils et l’idée de leur propre mort. On dit même que certains résistent aux chansons de Linda Lemay. (lol)

J’ai envie de lire un très bon bouquin…S’il vous plait, laissez moi le titre de celui qui vous semble être le meilleur de tous ceux que vous avez lus. Merci
Déchu, le soleil consumé roule sur sa pente…
Pour que le temps s’étire et continuer nos jeux
Nous invoquons des soirs aux horizons de feu
Où nous boirons le sang des clartés finissantes.

Il traversera des jours de rouille éclaboussés,
Pour mêler sa pâleur à la noirceur des ombres
D’une forêt calcinée par la froidure qui tombe
En posant sur nos songes le linceul de l’Eté.

Pour revivre, pareil à cet oiseau fabuleux,
Il s’emplira des chants de la terre endormie
Où traine mon âme qui se languit d’être éblouie
Par sa face souveraine auréolée de bleu.

M Pof

Tes paupières sont enceintes d’astres convulsés,
Hantés de mythes fous et d’amours possédées
Qui lèvent ta poitrine comme une mer anxieuse
Voulant se libérer de profondeurs affreuses.

Je suis là, près de toi, perdu dans ma béance,
Souffrant éperdument des poisons du silence
Trop plein de l’écho des fracas de ce monde
Où l’Homme et la Bête toujours se confondent.

J’aimerais t’éveiller pour te montrer l’interstice
Et aller vers ce lieu où les coeurs s’emplissent
D’insoucieuses clartés et de chants murmurés
Par des dieux rieurs épris d’une sage liberté.

M Pof

    Il y a trop longtemps que je le guette, trop longtemps que ça me démange, trop longtemps que je rêve de ce moment d’ivresse au goût de pouvoir et de suffisance…Tout le monde veut l’avoir. Pourquoi pas moi? Ca fait si longtemps que j’attends, que je cherche à briller, que je me résigne et que j’essaie encore. Je peux le faire. Il me semble que c’est bien mérité après tant d’humilations et de silences forcés. Je ne le quitte plus des yeux et des oreilles, j’anticipe, je calcule, je le traque. Aujourd’hui, j’ai eu envie de me faire plaisir, de n’épargner personne… 
   Ne t’inquiète pas, ami(e), ma dominaton et ma jouissance seront de courte durée, car au fond c’est la paix que je veux, être libre d’être et de moins être et pour que ma victoire soit totale, pour que ma parole n’ait plus à lutter contre ta parole, j’ai décidé de le faire disparaitre, j’ai décidé d’avoir le dernier    .
  
  
     .
 
 
Votre dos calme est pareil à la grève de claire opale,
Etoilé de mystères, par le ciel et le temps déposés
Pour que l’oeil s’amuse, ivre au milieu de ce bal
De tâches de beauté que ma fièvre aide à valser.
 
                                                     M Pof
 
Ce quatrain est la résultante d’un gage que j’ai reçu et qui consistait à faire quatre vers sans n. Ca n’a pas été difficile, mais vous pensez bien que, sans cette contrainte, j’aurais retourné la dame pour pouvoir décrire ses seins, son ventre, etc… Certes, je suis un peu poéte, mais pas complêtement fou. Je m’excuse donc, auprès de celles et ceux dont je devine déjà la frustration…(N’insistez pas, je ne donnerai aucun nom)
Les jours sont gazeux et délirants,
Qui donc peut me laver des fièvres
Et porter la salive à mes lèvres,
Puisque le Dieu de l’ether nu ment.
                                    M Pof